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En région PACA, des « justes » se mobilisent pour protéger des migrants en détresse... Ils sont poursuivis comme des délinquants.
vendredi 24 février 2017
Symbole pour toute une vallée de cette résistance active, Cédric Herrou a échappé momentanément à une peine de prison. Cet agriculteur de la vallée de la Roya a été condamné le 10 février dernier à 3000 euros d’amende avec sursis par le tribunal correctionnel de Nice pour avoir pris en charge des migrants sur le sol italien.
Relaxé des autres faits qui lui étaient reprochés, notamment pour avoir installé des migrants dans un centre de vacances désaffecté de la SNCF et pour avoir aidé au séjour et à la circulation de migrants en situation illégale, le parquet de Nice qui avait requis de la prison avec sursis ne baisse pas pour autant la garde.
En effet, le procureur Jean Michel Prêtre considère toujours que cet agriculteur a détourné la loi de décembre 2012 qui accorde l’immunité pénale à ceux qui apportent une aide humanitaire et désintéressée aux migrants. Pour ce représentant de l’ordre public cette immunité pénale « n’est pas faite pour accueillir en France tous ceux qui débarquent sur les côtes italiennes ». Et c’est ; fort de cet argument qu’il vient d’interjeter appel de la décision prise en première instance.
Nombreux sont ceux, qui comme ce jeune agriculteur soutenu par un ample mouvement de solidarité même hors de nos frontières, dans le Mercantour et dans le briançonnais aussi à être inquiétés, arrêtés et parfois dénoncés, pour avoir protégé ou secouru des migrants qui viennent très majoritairement d’Erythrée, du Soudan, d’Afghanistan en les accueillant ou en les transportant.
Mais rien n’arrêtera maintenant cette levée de gestes de solidarité qui s’amplifient en réponse à la façon irresponsable dont les autorités françaises gèrent la situation à la frontière italienne. En effet, du fait du non-respect des règles de procédures de droits des personnes lors des contrôles à la frontière, les migrants sont confrontés à des situations les mettant en danger puisqu’ils n’obtiennent pas un examen de leur statut ou une protection, dispositions pourtant prévues par la loi pour les demandeurs d’asile potentiels qu’ils sont, au regard de leurs pays d’origine.
Plus grave encore, les enfants sont renvoyés, comme s’il s’agissait d’adultes, sans bénéficier de la protection prévue par la convention des droits de l’enfant ratifiée par la France il y a plus de 20 ans.
Ils sont pourtant, 35 000 migrants, à avoir été interpellés et refoulés sans examen à la frontière italo-française en 2016, année de tous les records où près de 180 000 migrants ont été secourus par les garde-côtes italiens principalement via la Libye, après une périlleuse traversée en Méditerranée.
Aussi, quand l’état n’assume pas son devoir d’humanité et de dignité, c’est notre devoir de citoyens d’y pallier.
C’est pourquoi nous dénonçons le harcèlement et les condamnations de ceux qui s’engagent et nous invitons chacun d’entre nous à contribuer à la résolution de cette crise humanitaire par des actions de solidarité et de plaidoyer pour l’application de décisions politiques responsables et humaines partout sur notre sol en matière d’immigration.