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au Café de l’Actu : Abdul Ba enseignant chercheur

mardi 18 février 2020, par Josette PINEAU

Abdul Ba est docteur en géographie de l’Université Paris 1 Panthéon Sorbonne. Enseignant chercheur à l’Université d’Evry-Paris Saclay, il a fondé et dirige une licence intitulée « Protection et valorisation du patrimoine ». Il est auteur et co-auteur d’ouvrages et d’articles sur la migration, le développement durable, la dimension culturelle du développement.
Une vingtaine de personnes avait répondu à l’invitation de la Maison du Monde à participer à une rencontre avec Abdul Ba, mercredi 5 février, à un Café de l’Actu au cours duquel il a choisi de nous présenter son dernier ouvrage :

« Dynamiques territoriales, migratoires et (inter)culturelles contemporaines » [1], issu d’un long travail de terrain commencé en 1993.
S’appuyant sur un positionnement scientifique, l’ouvrage, divisé en trois parties, présente d’abord les mises en relations identifiées d’après les terrains de recherche choisis, en l’occurrence l’Europe occidentale et l’Afrique sahélienne. De ces mises en relations découlent les concepts suivants : le territoire, à la source d’un sentiment d’identité collective, d’appartenance, de contrôle, espace vital pour un groupe identifié ; la culture, évolutive et diverse, en ce sens qu’elle varie en fonction des formes d’organisation des sociétés. Des liens apparaissent entre culture et environnement, le contexte géographique d’une société influence la culture qui s’y développe, principe bouleversé par les migrations et les mises en relation entre Nord et Sud qui vont contraindre les immigrés à se repositionner ou à enfreindre les lois des pays d’accueil.
La mise en relation soulève d’autres problématiques comme les besoins primordiaux d’un groupe ethnique, la place de la spiritualité, la nature des ressources mobilisées…

La deuxième partie est consacrée aux dynamiques migratoires et coopérations multiformes dans le Sahel africain. La décennie 1980 voit se multiplier en France les associations issues de l’immigration, héritières des anciennes caisses villageoises « tontines » qui reproduisaient les structures de liens communautaires des pays d’origine. On assiste dans ce cadre à une dynamique des associations de femmes immigrées dans le secteur social et culturel. La coopération décentralisée constitue un nouveau vecteur de mises en relations pour lesquelles un grand nombre de collectivités locales françaises établissent des relations avec les communes d’origine de leurs résidents immigrés. Ces associations et coopérations introduisent des transformations sociales, culturelles et politiques.

La troisième partie aborde d’une part la question de la gouvernance et du développement local des territoires face à la globalisation et au développement durable, à travers des exemples locaux à Bondoufle et en Afrique sahélienne dans le Bassin du fleuve Sénégal ; dans ce dernier cas, la vision des migrants à l’étranger pèse souvent sur les projets, au détriment des choix des villageois locaux. Cette gouvernance a donc ses limites. Cette dernière partie examine d’autre part le concept de citoyenneté culturelle défini par la diversité des cultures qui constituent l’humanité. On assiste ainsi dans les grandes métropoles à l’émergence d’espaces multiculturels qui deviennent des lieux de rencontre et d’échanges entre populations.


[1Editions L’Harmattan, Collection Espaces interculturels Prix de vente : 24,50 €