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SOUVENIRS D’UN FUTUR RADIEUX

vendredi 5 janvier 2018, par ASEFRR Assocation de Solidarité en Essonne avec les Familles Roumaines Roms

Le 9 décembre 2017 nous nous sommes retrouvés à LA MAISON DU MONDE pour visionner ce film de José Vieira SOUVENIRS D’UN FUTUR RADIEUX

"C’est l’histoire croisée de deux bidonvilles qui se sont construits, à 40 ans d’intervalle sur un même territoire en marge de la ville. A Massy, nous habitions un bidonville par temps de croissance et d’avenir radieux. C’était les années 60. Ils vivent dans un taudis, dans un climat de crise et d’exclusion. Nous sommes au début des années 2000. Ils viennent de Roumanie, nous débarquions du Portugal".

Le film a été très apprécié. Il a permis des échanges d’expériences respectives et de prolonger le débat.

Pour Véronique "La démarche du cinéaste est très intéressante parce qu’elle mêle son propre parcours, à celle des Roms. Son regard est plein d’attention en montrant les photographies d’archives de sa famille, des voisins, prises dans le bidonville où ils ont vécu et la vie des roms aujourd’hui confrontés à cette même réalité. On y découvre, entre autre, comment les Roms font preuve d’ingéniosité et de savoir faire pour construire des cabanes, fabriquer des poêles et des cheminées.

Dans les années 60/70, comme l’évoque le cinéaste, le progrès de la science, la conquête de l’espace présumait d’un avenir heureux, Or, aujourd’hui, qu’en est-il pour les roms qui vivent dans des conditions inhumaines et pour qui la vie est un combat du quotidien ? Le film a le mérite de nous interroger".

Pour Monique ce film rappelle des souvenirs beaucoup plus personnels :

"A 18 ans j’ai rencontré un jeune homme portugais. Nous avons eu un premier enfant, nous nous sommes mariés. Il est devenu français et moi un peu portugaise d’adoption. C’est à ce moment là que j’ai eu une petite idée des tracasseries administratives que subissent les étrangers, que j’ai prêté l’oreille aux bonnes blagues du racisme ordinaire. Mais je ne comprenais pas la volonté farouche de mon mari pour paraître le moins portugais possible. Il n’a presque pas parlé à nos enfants de ses conditions de vie et d’accueil en France. Avant de voir ce documentaire, je savais que des migrants portugais avaient connu la vie en bidonville à Nanterre par exemple, mais je n’avais pas vu ce que ça veut dire. Je comprends mieux certaines réactions, certains choix fait par le père de mes enfants.

Qu’au pays des droits de l’homme on réitère de telles souffrances et de telles humiliations c’est abject. Je suis sûre qu’il pourrait ne plus y avoir de problème roms en quelques années, comme il n’y a plus de problème italien, espagnol, portugais, à condition de ne pas les faire trop souffrir. Ce qu’endurent les parents qui ont bien conscience de ce à quoi ils veulent échapper générera de la haine chez leurs enfants. Au lieu d’un désir d’intégration, nous ferons croître le repli identitaire, le communautarisme qui à leur tour généreront culpabilité, rejet, violence.

Alors pourquoi doivent-ils souffrir comme ça, à qui, à quoi ce désastre sert-il ? Il est urgent de mettre fin à ce gâchis désastreux".

L’ASEFRR (Assocation de Solidarité en Essonne avec les Familles Roumaines Roms)