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CAFE DE L’ACTU Les Incroyables Comestibles

jeudi 8 juin 2017, par Diara BABOU

Dans le cadre du Programme des Semaines du Consom’acteur, La Maison du Monde a accueilli pour le Café de l’actu, ce Mercredi 17 Mai 2017 de 18h30 à 20h30, Marie Anne RECROSIO de l’association « L’incroyable écoute s’il pleut » qui a pris l’initiative de former un groupe dans le cadre du mouvement citoyen « Les Incroyables Comestibles » à Bondoufle et à Lisses.
Les Incroyables Comestibles ou en Anglais Incredible Edible est une initiative lancée en Angleterre par deux femmes dans le but de redonner vie aux quartiers touchés par les catastrophes industrielles. Elles sont animées par l’idéal de nourrir l’humanité de façon saine pour l’homme et pour la planète, d’agir localement, en répondant aux besoins locaux avec un objectif d’autosuffisance, et tout cela dans la joie et la dignité de chacun. Elles ont donc promu l’agriculture urbaine participative en invitant les citoyens à planter partout là où c’est possible et à mettre les récoltes en partage.
Gagnée par cette cause à la suite de plusieurs témoignages et rencontres sur l’implantation de plusieurs groupes d’Incroyables Comestibles dans le monde qu’elle a brièvement décrits, Marie Anne a retracé les débuts de la création du groupe Les Incroyables Comestibles à Bondoufle et à Lisses. Elle précise que tout a commencé lors de la projection du film « Demain », leur rencontre avec les groupes Colibris et leurs multiples rencontres avec des personnes qui souhaitaient créer des jardins partagés à Lisses.
Leur idée est de transformer des espaces publics repérés comme délaissés et en friche en potagers et de proposer aux habitants de les cultiver pour ensuite se servir gratuitement. Dans cette démarche, l’objectif est aussi et même principalement de créer du lien social, des échanges de pratiques et de savoirs… Le développement de leur activité à Bondoufle a été favorisé par le Maire qui a mis des moyens à leur disposition en leur donnant également accès, pour les questions pratiques, aux services techniques de la municipalité. A Lisses la démarche est plus restreinte et le Maire n’a pas accepté un accès aux espaces publics délaissés invoquant « un risque sanitaire ».
Ensuite notre interlocutrice nous a décrit sur quelles bases ils développent cette activité en milieu urbain ou « semi urbain » puisqu’à Bondoufle comme à Lisses il n’y a pas de grandes tours, mais la méthode est la même : comment faire pousser des légumes sur de petites surfaces. Ainsi ils ont réalisé des buttes en permaculture près de deux écoles de Bondoufle et ont créé dans le parc de Bondoufle un circuit « Incroyables Comestibles » avec un point « aire d’accueil ». En partenariat avec un maraîcher d’Itteville en permaculture, ils accompagnent des enseignants dans leurs projets Incré’duc, font des ateliers semis auprès des élèves, des animations ponctuelles…
Leurs premières réalisations de buttes de culture en forme de serpent, de fleur… ont été faites près de l’école Malraux et Mermoz à Bondoufle dans le but d’impliquer l’école, les enseignants, les élèves et les parents. Ils ont ensuite incité à participer aux plantations de pommes de terres, salades, cucurbitacées, et mis en place des ateliers au centre commercial pour présenter les différents façons de faire des semis et pour inciter les personnes à s’impliquer…
Marie Anne précise que le financement de leurs activités est en grande partie fait par les cotisations de 25 euros par membre. Puis ils font aussi de la récupération de palettes mises à leur disposition par les services techniques de la mairie de Bondoufle et, avec les conseils du maraicher, ils récupèrent les graines, les semences et font du troc de plantes.
Dans le cadre d’échanges qui ont suivi l’exposé, des questions ont été posées sur l’intérêt de développer la permaculture, ce qui devient une pratique de plus en plus développée même par des maraichers professionnels. Il a alors été précisé par un participant au débat, lui-même adepte de ces méthodes dans une autre commune du département, que, malgré les inconvénients qu’ils rencontrent tels que les inondations l’an dernier et la présence de limaces qui s’attaquent aux récoltes et qu’on n’élimine pas par granulés, les pratiquants de la permaculture estiment qu’ils arrivent à atteindre leurs objectifs de production.
Ensuite, ce représentant des jardins partagés de l’Essonne ainsi qu’un représentant des jardiniers de l’Essonne ont parlé de leur engagement. Le premier a fait part des expériences qui se développent sur Evry dans ce domaine et mis en valeur l’intérêt et l’utilité pour les habitants de s’impliquer dans des jardins partagés. Le second a axé son intervention sur la permaculture et a donné des conseils pour avoir une bonne culture notamment avec la mise en place « des buttes à lasagnes », expliquant comment et à partir de quels « matériaux végétaux, superposer des couches d’azote et de carbone sous la terre, et utiliser par récupération, du bois broyé pour activer le sol….
La soirée s’est terminée par encore des échanges informels et le souhait pour certains de la Maison du Monde et notamment pour la présidente de faire aboutir une démarche de ce type, pourquoi pas dans le patio, où de nombreux arbustes ont poussé de manière anarchique, en créant beaucoup d’ombre et qui ne font pas l’objet d’un entretien régulier…

Mame Diara Babou